
En mars 2021, la diffusion du documentaire de Marie Portolano sur le sexisme dans le journalisme sportif, intitulé « Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste », avait provoqué une onde de choc dans le paysage médiatique français. La chaîne Canal+ avait choisi de censurer certaines séquences afin de protéger Pierre Ménès, alors visé par des accusations d’agressions sexuelles émanant de plusieurs collègues féminines. Après la révélation d’extraits accablants, le consultant vedette avait présenté ses excuses aux victimes présumées, avant d’être écarté de l’antenne et du Canal Football Club. Cette éviction a marqué un tournant brutal dans sa carrière.
Quelques semaines après la tempête médiatique, Marie Portolano a accepté de revenir sur cette affaire lors d’un entretien avec TV Magazine. Connue pour son engagement contre le sexisme, la journaliste a exprimé un certain malaise face à l’ampleur prise par le scandale. Elle a notamment déclaré : « S’il fallait enlever certaines scènes pour que ce film existe, j’étais d’accord », tout en soulignant que « ce qui m’a dérangée, c’est que seules celles qui étaient incriminantes pour Pierre ont été montrées ».
Portolano a également confié avoir été troublée par la réaction du public et des médias, insistant sur le fait que son intention n’était pas de lancer une chasse à l’homme. « Je suis contre la chasse à l’homme ! Mon ambition était de montrer un dysfonctionnement et de permettre à la société d’évoluer, donc je déplore ce qui est arrivé à Pierre. Je n’ai jamais souhaité ça », a-t-elle affirmé, exprimant ainsi un certain regret face aux conséquences subies par Ménès.
Marie Portolano, sexisme et conséquences médiatiques
Pour Pierre Ménès, la diffusion du documentaire a eu des répercussions considérables. Contraint de quitter Canal+, il a vu sa réputation et sa carrière s’effondrer. La situation s’est aggravée lorsqu’il a été condamné à deux mois de prison avec sursis. Invité en juillet dernier par Sasha Elbaz dans l’émission La base sur YouTube, Ménès est revenu sur ces événements, accusant ouvertement Marie Portolano d’avoir détruit sa carrière pour servir la sienne.
Dans ses propos, Pierre Ménès n’a pas mâché ses mots : « Elle a niqué ma vie. Elle a fait son buzz, elle a fait le buzz de sa carrière avec cette histoire. J’ai porté plainte contre elle pour diffamation ». L’ancien consultant sportif considère que Portolano a profité de l’affaire pour accroître sa notoriété, tout en soulignant l’impact dévastateur sur sa propre existence.
Pierre Ménès, accusations, isolement et sentiment d’injustice
Selon Ménès, la publication d’un livre par Portolano, quatre ans après les faits, n’a fait qu’aggraver son sentiment d’injustice. « Oui, je le pense. Et quatre ans après, pour m’en remettre un coup, elle sort un bouquin », a-t-il déploré, évoquant un acharnement médiatique à son encontre. Il décrit aujourd’hui une situation d’isolement total, se disant devenu un paria dans le milieu du sport.
« Je suis devenu un pestiféré dans le milieu. Depuis quatre ans, je n’ai pas reçu un coup de fil, pas une proposition », a-t-il confié, soulignant la profondeur de son exclusion professionnelle. Ménès a également tenu à nier formellement certains faits qui lui sont reprochés, déclarant : « Je suis stupéfait, parce que ça ne me ressemble pas. Même pour rigoler, je n’ai jamais soulevé la jupe de ma femme ».
Documentaire, polémique et fractures dans le journalisme sportif
Cette affaire, qui a mis en lumière les dysfonctionnements du journalisme sportif face au sexisme, continue de susciter débats et interrogations. Les déclarations croisées de Marie Portolano et Pierre Ménès témoignent de la complexité des enjeux humains et professionnels en jeu. Le retentissement de ce dossier illustre la difficulté à concilier lutte contre les violences sexistes et respect des droits individuels dans un secteur sous tension.



