
À l’occasion des 85 ans de Marlène Jobert, sa fille Eva Green révèle une facette inédite de sa personnalité. L’actrice, réputée pour sa discrétion et son aura énigmatique, s’est engagée dans une aventure entrepreneuriale inattendue au Japon. Ce choix audacieux dévoile une dimension plus intime de celle qui fut James Bond girl, loin des projecteurs et des clichés habituels.
Depuis son rôle marquant dans Casino Royale, Eva Green cultive une image de mystère, renforcée par sa rareté dans les médias et la précision de ses apparitions publiques. Son regard perçant et sa beauté froide contribuent à cette distance fascinante. Les qualificatifs de « étrange », « gothique », « insaisissable » et « farouche » lui collent à la peau, comme le soulignait Le Figaro lors d’un entretien récent.
Pourtant, derrière cette façade, Eva Green aspire à se libérer des rôles de femme fatale qui lui sont systématiquement proposés. « Aujourd’hui, quand un scénario commence par “mystérieuse et fatale”, je n’ai qu’une envie : le refermer immédiatement… », confiait-elle, expliquant sa volonté de s’affranchir de cette image. Elle a failli refuser le rôle de Milady dans Les Trois Mousquetaires pour cette raison, avant d’être séduite par la complexité du personnage.
Eva Green et le saké : une passion japonaise inattendue
Dans un entretien accordé à Le Monde, Eva Green a surpris en révélant son implication dans la production d’alcool. Installée au Japon, pays dont elle apprend la langue et admire la gastronomie, elle s’est lancée dans la fabrication de saké. Ce projet, né d’une fascination ancienne, est devenu une véritable obsession, selon ses propres mots.
Accompagnée de son ami Hadrien Wolff, elle a suivi une formation intensive à Paris pour maîtriser les subtilités du saké. « Nous avons suivi une formation d’une semaine sur le saké, chez moi, à Paris. On en a goûté toutes sortes, des froids et des chauds traditionnels, avec des levures naturelles, aux arômes de sous-bois. J’ai appris à mâcher des aliments avec cette boisson, parce qu’elle fait ressortir certaines saveurs », détaille-t-elle.
Ce parcours d’apprentissage s’est poursuivi au Japon, où Eva Green a observé de près les méthodes artisanales locales. « J’ai vu des familles produire le saké de manière joyeuse. Cela m’a plu », résume-t-elle, marquant ainsi son attachement à l’authenticité du processus.
Production de saké Seiun : stratégie européenne et identité singulière
Avec Hadrien Wolff, Eva Green a élaboré son propre saké dans la brasserie traditionnelle Kuninocho, près d’Osaka, sous la supervision du maître brasseur Guillaume Ozanne. Leur création, baptisée Seiun (« nébuleuse » en japonais), a donné naissance à 2700 bouteilles destinées au marché européen, principalement la France et la Belgique. Le choix de cibler l’Europe s’explique par le déclin de la consommation de saké au Japon.
Le saké Seiun, légèrement pétillant et non filtré, affiche un taux d’alcool de 8 degrés. Eva Green le décrit ainsi : « une levure légèrement connotée sur les agrumes qui ouvre l’appétit. » Ce profil aromatique vise à séduire une nouvelle génération de consommateurs, selon les retours des spécialistes.
La dégustation a d’abord été réservée à un cercle restreint. Marlène Jobert, la mère d’Eva Green, a été la première à goûter ce saké. « Elle a été mon cobaye », plaisante l’actrice, évoquant les essais de différentes versions, plus ou moins pétillantes ou acides. « Elle ne connaissait pas trop le saké, son goût irait plutôt à ceux qui sont fleuris. Le nôtre l’a surprise, car il n’est pas sur ce registre. (…) Quant à mon père, je ne suis pas sûre que ça lui plaise », conclut-elle.
Changement d’image et immersion artisanale d’Eva Green
Ce virage professionnel s’accompagne d’une transformation visible sur les réseaux sociaux de l’actrice. Eva Green partage désormais des moments de sa vie quotidienne au Japon, loin de l’image glamour et distante qui la caractérisait. On la découvre en tenue de laboratoire, les mains plongées dans le riz fermenté, investie dans chaque étape de la fabrication du saké.
Cette nouvelle activité, documentée sur Instagram, révèle une Eva Green authentique, proche du réel, et engagée dans un projet artisanal exigeant. Le contraste avec son univers cinématographique est saisissant, illustrant un changement profond dans sa trajectoire personnelle et professionnelle.



